Black Lagoon : Gros coup de coeur et pas que pour Revy et son mini short !

Ça va déjà faire trois ans que j’ai vu la version anime de Black Lagoon et autant vous avouer qu’à l’époque, j’avais tout simplement adoré. Bon je l’ai revu il y a pas longtemps et j’adore toujours autant si ce n’est pas plus ! Le mois dernier je suis tombé sur une offre regroupant les 9 premiers tomes à un prix défiant toute concurrence (25 euros, d’ailleurs c’est toujours disponible ici). J’étais curieux de voir si le manga était aussi bien que l’anime et franchement c’est pas trop mal. Bon après c’est vrai que Black Lagoon c’est ultra connu mais certains dont moi ne connaissaient pas il y a plus de 3 ans alors je pense que ça vaut le coup d’en parler un peu !

« Evidemment, Baby. Quand t’as la bonne dose de semtex, tu peux faire des confettis de Godzilla. »

J’ai appris entre temps que le manga n’était pas terminé et qu’un dixième tome était sorti fin Septembre 2014, qui n’est d’ailleurs plus disponible à l’heure actuelle. Comment voulez vous que les gens achètent des séries s’ils ne sont pas sûrs de pouvoir les compléter, SERIEUSEMENT ?! Même pas une année après et une grosse licence comme Black Lagoon n’est plus disponible dans son intégralité à la vente, ce que je trouve vraiment dommage et pas pro du tout. De plus petits éditeurs comme Kurokawa et Ki-oon font de gros efforts pour que leur catalogue soit toujours disponible mais bon Kazé c’est plus ce que c’était (enfin je dis ça comme ça vu que je ne les ai pas connu dans le passé mais bon c’est toujours mieux avant §). D’après wikipédia, « la version française a dans un premier temps été publiée par Kabuto, mais à la suite de la faillite de l’éditeur, seuls cinq volumes sont sortis. La licence a ensuite été reprise par Kazé ». Etant trop récent dans le milieu je ne savais pas et c’est plutôt cool d’avoir repris la licence même si je ne suis pas totalement satisfait de Kazé.

Le tome plus cher que les 9 premiers, 30€ le tome ça commence à piquer…

Le support d’origine est bel et bien le manga, chose que je ne savais pas et si je l’avais su, je pense que je l’aurais lu avant de le voir mais ça n’aurait peut être pas eu le même effet. Après comme la majorité des manga, il est prépublié dans un magazine de prépublication (Monthly SunDay Gene-X) avant de sortir en tomes reliés puis vous connaissez la chanson => une adaptation animé. L’auteur Rei Hiroe a bien fait d’autres manga mais je ne les connais pas et ils semblent bien moins connus que Black Lagoon, tout ce qu’on sait c’est qu’il est passionné par tout ce qui touche à l’armée et les jeux de stratégie, ce qui explique un peu qu’il est accouché d’un bébé comme Black Lagoon.


Heureusement je n’ai pas que du négatif à dire à propos de Kazé, le livre en lui même est quand même de bonne qualité avec une couleur dominante sur chaque tome, ce qui est pas pas mal du tout. D’ailleurs on constate également que chaque tome est représenté par un personnage féminin, bon Revy sur les deux premiers mais c’est Revy quoi ! La couverture est brillante mais au toucher la texture est très agréable, ouais j’aime bien même si ce sont des petits détails, pour moi c’est important !

Après le papier est pas trop mal même si j’ai déjà vu bien mieux mais bon on passera ce détail. En ce qui concerne le dessin, bah vu que j’ai vu l’anime avant et que j’ai tendance à préférer les traits des personnages d’anime comparé au manga d’habitude, bah je serais peut être un peu plus dur avec le manga même si ça reste pas mal. Par exemple Revy sur la couverture est plutôt ressemblante à l’anime mais dans les premières pages j’ai eu un peu de mal à la reconnaître, heureusement qu’elle porte son petit short et ses flingues. Après rien à redire sur le découpage que je trouve au top et puis c’est fluide, parfait !

Bon il serait peut être temps de rentrer dans le vif du sujet, à savoir l’histoire : Un petit groupe de mercenaires/pirates attaque un bateau afin de retrouver un disque contenant des données secrètes qu’une grande entreprise japonaise aurait confié à un de ses employés : Rokuro Okajima. Malheureusement tout ne se passe pas comme prévu et après avoir récupéré le disque, le pauvre employé se fait également kidnappé dans l’espoir que la société veuille à tout prix échanger son précieux employé contre une forte somme d’argent mais ça ne sera pas le cas. Seul le disque comptait pour l’entreprise et Rock de son surnom n’était que de la chair à canon, on sent bien à travers cet événement une critique des grosses entreprises ne pensant pas du tout au bien être de leur employé, qu’un employé ne vaut pas grand chose et qu’il est facilement remplaçable.

« C’est pas des fuites qu’il y a chez toi Chang, c’est des Aqueducs ! »

Belle critique de l’auteur qui sera d’ailleurs présente dans divers autres domaines à travers l’histoire et les différents personnages. D’ailleurs le passé de Rock atteste de cette critique de notre société et des grosses entreprises, passer son temps à faire le larbin pour pas grand chose et ne jamais rien dire dans l’espoir de garder le peu dont on dispose. C’est après avoir appris que sa vie n’avait aucune valeur que Rock décide de faire parti de la bande de mercenaires. Rock était un employé modèle standard japonais, soumis à un fort stress chaque jour dont la vie était jusqu’à présent monotone et tout simplement banal. Qui n’a jamais ressentit ce manque dans sa propre vie, une envie de faire autre chose, de partir à l’aventure et d’enfin s’éclater ! J’irais même jusqu’à dire que Rock incarne en quelque sorte le rêve de tout employé de bureau, voir même d’autres professions !

« Il vendait des armes l’air de rien, comme s’il avait servi des crevettes grillées dans une baraque de rue. »

Dès le début, le rythme est punchy, je n’ai pas d’autre mot pour le décrire car on est directement dans le feu de l’action alors qu’on ne connaît aucun personnage. Les personnages sont d’ailleurs subtilement introduits sans longs discours ou autres flash-back à répétition mais plutôt en quelques bulles légères au coin d’un bar. C’est d’ailleurs une bouffé d’oxygène pour ma part car ça devient un peu trop récurrent d’introduire des personnages à grand coups de flash-back et de discours à rallonge et je suis agréablement surpris que ce ne soit pas le cas ici, un très bon point pour Black Lagoon et son auteur !


D’ailleurs l’équipe du « The Lagoon Company » est haute en couleur et c’est encore plus vrai au vu des nationalité ! Revy ou plutôt Two Hands de son surnom ou encore Rebecca de son petit nom est américano-chinoise (je ne sais pas trop comment ça se dit), Rock est quant à lui japonais, Dutch est un afro américain et Benny américain. Bon en fait c’est pas si haut en couleur et on remarque que les états unis sont assez présents quand même ! En tout cas ils sont bien différents de part leur ancienne vie entre Rock l’employé de bureau, Revy qui hum à fuit la société suite à son passé assez sordide, Dutch l’ancien Marine et Benny l’étudiant en informatique recherché par le FBI et la mafia. On peut dire qu’ils forment une sacrée équipe et se complètent les uns les autres.

De gauche à droite : Benny, Rock, Levy et Dutch

J’aurais bien aimé trouver un personnage plus marquant que les autres dans Black Lagoon mais pour moi la principale qualité de B L réside dans ses excellents personnages et je sous pèse mes mots tellement je les adore, ils sont tous terriblement bons même si j’ai une petite préférence pour Revy femme d’action peu vêtu en général et au tempérament explosif. C’est une femme solitaire qui a un lourd passé (viol, meurtre) qui a été abandonné par la société en place et qui a décidé d’aller à contre courant comme les autres personnages et devenir en marge de la société, à la limite de la légalité voir dans l’illégalité la plus totale par moment. D’ailleurs l’univers et la ville ou crèchent notre fameuse compagnie est pourrie jusqu’à l’os, un monde mafieux remplit de brigands et de personnes peu recommandables. On sent encore une fois le désir de l’auteur à vouloir nous montrer que le monde n’est pas si rose qu’on le pense et c’est plutôt réussi, limite à en donner des sueurs froides ! Rock a plutôt l’air d’être dans un monde qui ne lui convient pas, son décalage s’effectue en grande partie avec ses habits, son costume d’employé de bureau qu’il gardera tout le long. C’est une personne gentille et honnête qui débarque dans un monde mafieux qui ne lui ressemble et pourtant il va petit à petit s’y adapter sans pourtant déroger à certains principes qu’il s’est fixé.

Je pourrais encore parlé assez longtemps du passé de chaque personnage et ça ne se limiterait pas aux personnages principaux mais aussi à la sublime Balalaika, ex militaire de l’armée russe ayant servi dans les forces spéciales ou encore Chen et la mafia chinoise, un pur régal ! Je ne m’aventurerais pas à parler du contexte géopolitique, de la société actuelle mais je dois dire que c’est quand même extrêmement bien foutu. Après je ne sais pas si on peut dire que la femme possède une place importante dans Black Lagoon mais tout ce que je peux dire c’est qu’il y a quand même pas mal de personnages féminins et qu’ils sont pour la plupart géniaux et diversifiés.

Je n’ai pas beaucoup parlé de l’histoire car Black Lagoon ne possède pas une seule histoire mais plutôt un ensemble d’histoires de taille moyennes que j’ai tout simplement adoré encore une fois, ce sont en quelques sortes les missions pour nos chers mercenaires, qui va de l’acheminement de marchandises de contrebandes à l’escorte et l’acheminement d’une personne dite importante ou encore divers missions qui donnent un certain rythme et souffle qui reste frais et je dois avouer ne m’être jamais ennuyé devant Black Lagoon même si dans le manga il y a parfois quelques longueurs à cause de bulles de textes assez longues mais ça reste vraiment terriblement bon ! Après on côtoie divers univers tels que celui de la mafia russe, chinoise, l’église et divers paysages rafraîchissants : l’asie en général mais plutôt centré sur les mers du sud-est asiatiques des années 90, la ville fictive de Roanapur mais aussi le Japon dans la saison 2, de quoi bien faire voyager le lecteur !

Une des choses qui m’a le plus choqué dans le manga reste le langage châtié qu’on ne retrouve pas forcément dans l’anime qui est un peu plus soft à ce niveau d’après ce que je me souviens. Rien que dans le premier tome ça parle souvent de balles (munitions) mais aussi de trou de balle (pas de munition cette fois, je ne vous fait pas de dessin hein !). Il n’est pas rare de voir fuser des insultes du style « connard, enfoiré ou encore je vais te faire un deuxième trou de balle » et franchement ça correspond bien plus à l’esprit Black Lagoon. Voir l’anime avant m’a peut être un peu chamboulé au départ car l’histoire commence avec Roberta la Maid qui est pourtant dans l’anime la saison 3 composée d’épisodes OAV mais ça reste un détail et d’ailleurs l’anime est assez fidèle au manga même si je l’ai trouvé un peu épuré par moment. Dans le manga en tout cas, chaque histoire se déroule en un tome voir peut être le début de l’histoire suivante à la fin et c’est pas plus mal !

Personnellement je ne donne pas dans la phallocratie. Et puis je suis juif. « Fuck Nazis », c’est notre devise familiale.

Vous l’aurez certainement compris depuis les premiers lignes de cet article, j’adore Black Lagoon et il rentre facilement dans mon top 5 anime/manga de tous les temps, une oeuvre à absolument lire et voir tellement elle est riche et géniale ! En plus l’adaptation anime se révèle d’excellente facture, d’ailleurs Kazé (grrrr) vient de ressortir il y a pas longtemps une édition dvd/BR intégrale (saison 1, 2 et 3 composée d’oav) même si je trouve ça un poil cher (+ de 100 euros mais trouvable à 80€ sur amazon), après il reste encore l’édition dvd de la saison 1 et 2 disponible pour une trentaine d’euros. Bref, tout ça pour dire que vous devez absolument voir ou lire Black Lagoon car c’est génial, un des meilleurs animes qu’il m’est été donné de voir (chacun pense ce qu’il veut et ça reste mon avis) car tout y est : des personnages charismatiques, un soupçon d’humour, de l’action/aventure, une histoire au top et un peu de réflexion sur notre société actuelle !

ps : Malheureusement je n’ai pas trouvé d’extrait du manga à lire en ligne donc les images proviennent en grande partie de l’anime ou de google pour celles du manga !

Posté le 18 avril 2015 à 14:02 par freedommaner

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