Figure 17 : subtil mélange de tranche de vie et SF !

Ne m’intéressant à l’animation japonaise que depuis quelques années, une grosse partie pour ne pas dire la quasi totalité de l’animation japonaise pré-simulcast m’est totalement inconnu. La plupart n’étant pas disponible en VOD, il m’arrive d’acheter des coffrets de « vieux animes inconnus » un peu à l’aveuglette et parfois cela me réserve quelques surprises, des bonnes comme des mauvaises.

Ne jamais juger un livre sur sa seule couverture

Figure 17 est ce genre d’anime qui ne paie pas de mine au premier abord et qui vous surprend par ses nombreuses qualités, hormis peut être le packaging minimaliste pour l’époque. Pour sa défense, il est vrai que ce coffret existe déjà depuis un certain nombre d’années et que depuis le temps l’éditeur Dybex propose des coffrets de bien meilleure qualité. N’empêche que les énormes boîtiers double amaray dans un fin coffret cartonné, c’est pas ce qui se fait de mieux.

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Par contre je suis vachement étonné de la qualité des visuels que je trouve tout simplement magnifique et l’impression de très bonne qualité pour l’époque. Le coffret est composé de 5 disques comportant chacun 3 épisodes, ce qui peut un peu surprendre au début mais qui est largement compréhensible quand on sait que les épisodes durent chacun environ 45 minutes, 45 minutes de pur plaisir.


Un anime pas comme les autres

A l’heure ou la durée des épisodes n’est plus que de 25 minutes, le staff de Figure 17 avait décidé à l’époque d’adopter un format atypique de plus de 45 minutes lui permettant de pouvoir mieux s’exprimer, aller plus en profondeur dans son développement alors que les autres animes duraient en moyenne 30 minutes (source : interview du staff). Diffusé sur 1 an de mai 2001 à mai 2002 au rythme d’un épisode par mois, cela laissait le temps au studio de bien faire les choses et ça se ressent quand même.

Pour resituer la chose, en 2001, l’animation est en pleine transition entre les bonnes vieilles techniques et l’informatique, ce qui est bien plus généralisé maintenant avec comme toujours des avantages et des défauts. Figure 17 fait partie de ses animes bénéficiant à la fois des deux et je dois avouer que le résultat est loin dégueulasse même si l’argument des nouvelles techniques informatique est certainement un simple coup de pub « On utilise un truc révolutionnaire, ça va être génial ».


L’histoire : classique mais efficace

A la mort de sa mère, la petite Tsubasa suit son père qui décide de quitter Tokyo pour retourner s’installer à la campagne ou il exercera le dur métier de Boulanger tandis que Tsubasa ira à l’école du village. Tsubasa est une enfant réservée qui se retrouve très souvent seul à cause de son père qui travaille beaucoup (trop). Un beau jour, une météorite s’écrase dans les bois derrière sa maison et curieuse, elle va aller voir ce qu’il se passe et découvrir que ce n’est pas une météorite mais plutôt un vaisseau spatial qui s’est écrasé !

Mais ce n’est pas tout puisqu’il semble que le possesseur du vaisseau soit en train de se battre contre un monstre au design vraiment magnifique, enfin parfait pour un monstre quoi ! Peu après, l’alien lui explique que plusieurs monstres qu’il transportait se sont échappés sur Terre et qu’il va devoir les capturer ou les tuer selon les possibilités et la petite Tsubasa va devoir lui filer un coup de main.

figure17_6Ne regarde pas derrière toi ma petite Tsubasa

Après avoir perdu sa mère, découvert l’existence des extraterrestres, la présence d’horribles monstres dangereux, Tsubasa n’est pas au bout de ses surprises puisqu’elle va également faire la connaissance d’une mystérieuse « soeur jumelle » et se voir confier une mission de la plus haute importance ! D’un naturel discret et réservé, sa vie d’enfant de 9 ans se retrouve complètement bouleversé !

Malgré une histoire classique, l’anime va quand même emprunter des chemins que l’on ne pensait pas forcément et cela pour notre plus grand plaisir car en plus il le fait bien ! Déjà que l’histoire bien que classique restait très bien, mais avec ces développements sortant des sentiers battus, c’est vraiment génial ! L’un des gros point fort de l’histoire est d’avoir réussi un mélange de tranche de vie totalement classique avec des passages ou la science fiction règne, ce qui crée une subtile alchimie permettant de voir évoluer les personnages sur plusieurs plans à la fois et de façon intéressante !

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Le personnage de Tsubasa : un traitement efficace et puis qu’est ce qu’elle est adorable !

Tsubasa est une enfant particulièrement réservée, surtout depuis la mort de sa mère et la perte de tous ses repères que sont ses parents mais aussi ses amies qu’elle a du abandonner en suivant son père pour habiter àa la campagne. Cette petite fille de 9 ans a tellement fait de sacrifices qu’elle force le respect, et tout ça sans se plaindre à ne serait ce qu’un seul moment ! Elle ne souhaitait pas abandonner sa meilleure amie mais c’est pour le bonheur et par amour de son père qu’elle accepte tout sans broncher.

Malheureusement vu le travail de son père, Tsubasa se retrouve presque toujours toute seule, ce que l’on peut constater à une multitude de passages de l’anime comme : la journée des parents à l’école, les moments de la journée comme le matin ou le soir qui sont sensés être des moments privilégiés. La pauvre petite se renferme tellement sur elle même que sa timidité de s’arrange pas, ce qui en résulte qu’elle a même du mal à parler aux gens du village qui sont pourtant adorables avec elle.

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L’école est également un lieu ou l’enfant se développe et pourtant elle va se retrouver à part, brimer par certains de ses camarades de classe qui profitent de sa timidité pour l’embêter puisque de toute façon elle ne se plains pas ! A ce stade de l’anime, je n’avais qu’une seule envie, c’était la serrer dans mes bras et pleurer avec elle, c’est dire à quel point l’anime réussit avec brio à développer le personnage de Tsubasa qui n’en est pourtant qu’à ses balbutiements !

Mais heureusement, toute cette tristesse va laisser place à la joie (mais pas que) avec l’arrivée de sa « soeur jumelle » qui se retrouve être tout le contraire de Tsubasa ! Hikaru de son petit nom est tout l’opposée de Tsubasa, quand cette dernière est habillé chaudement, l’autre l’est légèrement ! Hikaru est volubile et n’hésite pas à s’exprimer, ce qui va d’ailleurs avoir un effect positif sur Tsubasa qui va petit à petit reprendre goût à la vie et s’ouvrir aux autres en commençant par devenir moins timide, plus sûr d’elle et cela, pas seulement dans la partie tranche de vie mais aussi dans la partie science fiction lors des combats contre les monstres et c’est génial.

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Cette « soeur jumelle » incarne l’amie que Tsubasa a perdue, ce qui est renforcé par le fait qu’elle sache tout de Tsubasa-chan comme de véritables copines qui partagent tout. Elle brise la solitude dans laquelle sa soeur était ancrée et la manière dont l’anime met ça en scène est vraiment top. Il faut dire que les épisodes de 45 minutes sont un véritable plus au développement du personnage ! L’anime aborde d’ailleurs à travers Tsubasa des thèmes phares comme la difficulté d’être un enfant, l’absence d’une mère, la solitude, le fait que le travail soit difficile et même la naissance d’un être vivant, autant de thèmes abordés avec légèreté et douceur que j’ai pris beaucoup de plaisir à suivre !

Tsubabsa et Hikaru vont devoir surmonter des épreuves en temps normal réservé à des adultes et cerise sur le gâteau, le prénom des deux soeurs n’est pas un hasard, Tsubasa signifiant « aile » et Hikaru « lumière, briller », ce qui forme à elles deux une sorte de message du genre « prend ton envol » ou encore le fait que Hikaru soit un guide, un rayon de soleil pour Tsubasa ! Je vais peut être un peu loin en avançant ça, surtout que je ne parle pas un traître mot de japonais mais si c’est vraiment le cas alors c’est encore un plus qui ne fait que rendre l’anime encore meilleur qu’il ne l’est déjà !

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L’animation : Loin d’être dégueulasse, c’est même plutôt bon pour l’époque !

L’anime commence pourtant à dater et étonnement l’animation ne m’a pas plus choqué que ça, moi qui ne fait pourtant que quasiment exclusivement regarder du simulcast, donc les derniers animes en provenance direct du Japon. Dès le combat contre le premier monstre, l’animation nous en met plein la vue, allant même jusqu’à faire péter des Harmony Cell (sorte d’arrêt sur image dans un style crayonné) vachement classe à plusieurs moments et ça c’est vraiment la classe.

Les plans fixes sont superbes, surtout le classique couché de soleil qu’aucun anime récent n’arrive encore à surpasser à l’heure actuelle niveau beauté. Figure 17 n’a pas à rougir des nouveaux animes, à tel point que je préfère parfois même son style à ce qu’on peut voir actuellement et ce à plusieurs niveau, c’est dire le niveau ! Il faut aussi dire que ne produire qu’un seul épisode par mois même s’il dure un peu plus longtemps, ça a du vachement aider à produire un anime de meilleure qualité niveau animation là ou à notre époque, on nous sort des épisodes chaque semaine avec parfois du retard tellement les délais sont courts !

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J’exagère peut être un peu mais je trouve ça même très beau pour du dvd anime de 2001, je ne m’attendais vraiment pas à ça en découvrant Figure 17 et que dire du charadesign que je trouve vraiment jolie, surtout celui de Tsubasa qui colle merveilleusement bien au personnage. Mais ce sont les monstres qui m’ont presque fait hallucinés tellement leurs designs sont monstrueux et représentatifs, un véritable bonheur pour les yeux !


La musique, un élément loin d’être en reste et pour cause, elle est géniale !

S’il y a bien une chose qui fait souvent la différence dans un anime, c’est bien la musique de celui ci qui peut totalement vous transcender comme c’est si bien le faire l’éternelle Yoko Kanno qu’on ne présente plus. Mais ce n’est pas d’elle dont nous allons parler mais plutôt du groupe The Alfee qui s’occupe à la fois de l’opening et de l’ending, ce qui est assez rare pour être souligné.

Mais ce qui l’est encore plus, c’est que ce soit un membre du groupe The Alfee qui soit carrément sound director, c’est à dire qu’il s’occupe de toutes les musiques présentes dans l’anime et je dois vous avouer une chose, je suis littéralement tombé amoureux de deux d’entre elles, d’abord de celle qu’on entend à chaque combat qui se nomme Battle of Fire mais aussi de celle lors des passages « tranche de vie tristes » : Innocent Fields.

Le fait d’utiliser les mêmes musique à chaque fois ne m’a étonnamment pas ennuyé, c’est même le contraire tellement je trouvais ça génial et puis pourquoi utiliser une autre musique quand celle ci colle déjà parfaitement bien au moment. Je n’avais même qu’une hâte, que telle scène débute pour enfin réentendre la musique !


Le mot de la fin

Figure 17 est un anime empreint de poésie et de zénitude, surtout lorsque Hikaru découvre la terre et son environnement : les fleurs, le ciel étoilé, ça fait partis des petits plaisirs de la vie qui réchauffent le coeur et qu’on oublie bien trop souvent ! Point de fanservice pour attirer le chaland et pour être honnête, il n’en a pas besoin. C’est un anime mêlant tranche de vie et science fiction qui mérite qu’on s’y attarde et que dire des bonus de l’édition physique hormis qu’ils sont nombreux et excellents, motivant encore plus à acheter le coffret qui ne vaut d’ailleurs plus grand chose.

ps : J’ai volontairement omis certains détails comme la signification de Figure 17 que je trouve bien plus agréable à découvrir via l’anime même si ce n’est pas un forcément un « spoil » important.


 

Posté le 26 février 2016 à 17:00 par freedommaner

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