Gargantia on the Verdurous Planet : Edition Saphir

Accro à la collection Saphir que propose Anime Collection (abonnement) et Anime Store, j’avais dans l’idée de critiquer chaque oeuvre et coffret que j’achèterais de cette collection mais par manque de temps à consacrer, j’ai du en partie y renoncer. Pourquoi en partie ? Tout simplement car je compte quand même m’attarder sur certains et ceux à venir si possible. Gargantia on the Verdurous Planet est donc le premier à passer sur le grill !

Le Coffret Saphir

Les coffrets de la collection Saphir se suivent et se ressemblent dans leur fabrication depuis leur lancement en 2013 , il est donc inutile de revenir à chaque fois sur le packaging qui n’a pourtant pas à rougir face à la concurrence même s’il reste « basique ». D’ailleurs, la concurrence devrait en prendre de la graine vu certains coffrets contenant tous les épisodes sur un unique disque dans un coffret dégueulasse.

La première chose qui frappe lors de l’ouverture du coffret, c’est la beauté des illustrations qui m’a littéralement subjugué. Je les trouve tout simplement sublimes sur ce coffret qui comprend 2 disques BLURAY pour un total de 15 épisodes, ce qui me semble plus que correct et respectueux de la qualité de l’oeuvre en haute définition. Certains connaisseurs et experts vont jusqu’à regarder l’encodage, le débit et tout un jargon dont je ne connais que les bases mais en général, je n’entends que du bien à propos des coffrets Saphir !

Le seul reproche que je ferais ne concerne pas l’anime en lui même mais plutôt le menu d’accueil que je trouve carrément stylé mais complètement illisible au premier abord. Les différentes options (lecture, audio et épisodes) sont dispatchés sur le torse et les bras du robot et j’ai eu un peu de mal à les trouver au début et ce n’est pas le premier menu à me fait le coup (cf : Menu du BluRay de Bakemonogatari) mais bon cela reste un reproche mineur car heureusement on ne passe pas notre vie sur le menu, enfin normalement sauf si comme moi vous adorez la musique qui y passe (hein Chobits ?!)


Gargantia, une oeuvre originale

Gargantia on the Verdurous Planet est une oeuvre originale de 2013, ce qui est quand même relativement récent pour une oeuvre. Les animes originaux se font malheureusement de plus en plus rare en raison d’une rentabilité qui n’est pas assuré et des investisseurs qui se montrent frileux en ces temps difficiles ! Mais il existe encore et toujours d’irréductibles gaulois bravant vents et marées afin de nous proposer du contenu toujours plus…. original !

Parce que bon, les adaptations de Light Novel, Visual Novel, Manga ou autre support c’est bien gentil mais de temps en temps, c’est pas plus mal que l’anime soit le support d’origine ! J’ai encore en tête l’exemple récent de Aldnoah Zero diffusé l’année dernière en simulcast qui est lui aussi une production complètement original ayant carrément ravi les fan, enfin surtout la première partie car la seconde était un peu décevante comparé à la monstrueuse première partie.

Aux scénario, ce n’est ni plus ni moins que Gen Urobuchi qu’on ne présente plus car son nom est presque un gage de qualité assuré concernant le scénario de l’anime même si tout récemment je n’ai pas réussi à accrocher à Chaos Dragon sur lequel il a travaillé. Comme quoi personne ne peut fournir une qualité constante et parfaite mais on ne lui en veut pas quand on sait qu’il a quand même travaillé sur Fate/Zero, Psycho Pass et Puella Magi Madoka Magica.

Le Studio de production n’est pas en reste puisqu’il s’agit de Production IG connu pour une multitude d’animes dont Ghost in the Shell (que je n’ai toujours pas vu), Broken Blade qui m’avait fait bonne impression et Shingeki no Kyojin (L’Attaque des Titans) qu’il est inutile de présenter.


L’histoire de Gargantia

L’histoire débute dans des colonnies spatiales décrites comme un véritable havre de paix, et son nom « Avalon » renforce encore cette idée de Paradis sauf que des extraterrestres menacent ce petit coin paisible. L’introduction est typique du genre avec une voix off mettant en place le scénario qui se déroule dans l’espace et non sur terre avec un ennemi qui s’appelle Hideauze tout en montrant des pilotes de mécha dans leur robot et une armée livrant une bataille spatiale dont le seul but est d’assurer la survie de l’espèce humaine ! Plus cliché et banal tu meurs mais heureusement Suisei no Gargantia ne se résume pas à ça ! La délocalisation de l’humanité dans un espace confiné et géré par l’armée entraîne un certains nombre de mesures sous forme de règles et lois entravant plus ou moins les libertés fondamentales, la liberté de mouvement et même de reproduction car on ne peut pas faire n’importe quoi quand il s’agit de survie.

Les humains ont des méchas (robots), des vaisseaux ultra-sophistiqués avec lasers et j’en passe mais ils parlent encore de nucléaire, certes du nucléaire quantum machinchouette mais la base reste une technologie qui est quand même ancienne et qui fait tâche à côté des vaisseaux et autres nouvelles technologies. Je trouve le choix de parler de nucléaire un peu maladroit dans une oeuvre qui se veut futuriste et un autre nom plus classe serait mieux passé. Mais bon le fait de parler de nucléaire fait toujours son petit effet. Lors de l’attaque surprise prévu sur un nid extraterrestre pour contrer les Hideauzes, un jeune pilote de mecha du nom de Ledo se retrouve aspiré dans une distortion de l’espace temps puis cryogénisé.

Encore une fois je suis un peu déçu par la tournure classique mais bon, il fallait bien au moins ça ! Au moment du réveil, l’ordinateur de bord qui est plus un assistant à l’intelligence artificielle développée indique à Ledo que 266 815 minutes se sont écoulés et ça ne choque pas le héros qui arrive instantanément à convertir les minutes en : »Oh, on a dormi 6 mois ». Donner des gros chiffres, c’est toujours classe même si ça peut paraître bizarre, c’est la seule explication que je trouve mais ce n’est pas tout, si seulement ça s’arrêtait là ! Pour couronner le tout, même le système d’ordinateur de bord était en état de cryogénisation qui pour rappel est le fait de maintenir en vie UN ETRE VIVANT OU EN PARTIE à très basse température, ce que n’est pas l’ORDINATEUR DE BORD. Bref, passé les petites incohérences qui sont pour moi énormes, Ledo découvre qu’il est en terre inconnue ou des hommes après l’avoir trouvé essayent de le mettre en pièce pour le vendre.

Encore une fois tout ne va pas se dérouler comme prévu car ils n’arrivent tout simplement pas à lui faire la moindre égratignure et leur matériel a l’air primitif comparé à Ledo et la technologie dont il dispose. Le côté bien fichue de la chose restera l’incapacité entre les deux côtés de pouvoir communiquer car ils ne parlent pas la même langue, ce qui montre l’incompréhension mais heureusement la technologie va réussir à résoudre ce petit problème assez rapidement mais enfin un bon point intéressant ! Le premier épisode ou plutôt les 3/4 est ennuyeux à souhaits pour tous ceux ayant déjà vu une oeuvre de science fiction/bataille spatiale soit à peu prêt tout le monde et ce n’est qu’à partir de la fin que ça devient un poil intéressant, j’aurais même tendance à dire à la toute fin.


Contrastes entre la vie sur terre et dans l’espace

La terre est souvent considéré comme le Berceau de l’Humanité, une planète saine ou l’air est respirable et la vie est possible. Imaginez le choc qu’a du ressentir Ledo en découvrant qu’elle existait bel et bien, il ne manquerait plus qu’à lui monter du Yann Arthus-Bertrand et c’est la crise cardiaque assurée ! Dès le début, on se pose les questions essentielles comme « Pourquoi sont ils dans l’espace et non plus sur terre ? » et la réponse arrive un peu plus tard que prévu, en tout cas pour moi et il semblerait d’après une légende que la terre soit devenue hostile et inhabitable suite à un dérèglement d’ou l’exil de l’humanité dans l’espace. Ce qui semblait être un conte de fées est maintenant réel même si la terre semble être entièrement recouverte par les eaux. Je ne peux m’empêcher de faire le lien avec Waterworld et son univers qui me vient immédiatement à l’esprit, il faudrait d’ailleurs que je le revisionne depuis le temps !

Le contraste entre la vie des humains dans l’espace toujours menacé par les Hideauzes et la vie paisible que mènent les humains sur terre est flagrant via plusieurs passages ou seul le bruit des vagues se fait entendre et la mer qui est à perte de vue m’inspire une certaine quiétude. C’est d’ailleurs ce que le personnages d’Amy et ses amies toutes choupies laissent paraître via leur joie de vivre et leur vie presque normal d’adolescents (s’amuser, sortir, draguer). En parlant du personnage d’Amy, j’ai trouvé bizarre qu’elle ait un petit écureuil volant de compagnie qui ressemble étrangement à celui de Fuu de Samurai Champloo. C’est peut être un clin d’oeil mais je trouve ça un peu gros surtout quand l’écureuil fera exactement la même action, c’est à dire sauver sa maîtresse.

La vie ainsi que la société dans l’espace sont fondamentalement différentes de celle sur terre. Dans l’espace, tout est contrôlé, régit par quelqu’un et il n’y a pas de place au hasard ou à l’amusement tandis que sur terre, les enfants s’amusant mais aussi les fêtes organisées nous montrent que la détente fait intégralement partie du mode de vie. La vie sur terre n’est pas menacé en permanence même si elle reste parfois dangereuse avec les pirates. Pas de place non plus pour le superflu dans l’espace, que ce soit les liens familiaux ou le fait d’être faible donc inutile. On essaye de nous montrer au travers de ces deux univers, une possible critique de notre société ou chaque individu se doit d’être un rouage bien huilé, une personne utile à la société.


Du Fanservice avec subtilité

Le fanservice n’est pas en reste même s’il est assez léger. Les femmes à grosse poitrine restent une valeur sûre via plusieurs plans dont l’utilité n’est plus à prouver. Voir des nanas dormir en sous vêtement, c’est la base et ça dessert admirablement bien l’histoire par moment, si si ! Lorsque la petite Amy devient danseuse orientale faisant la danse du ventre (épisode 6), scène qui montre encore une fois que la vie peut être agréable sur terre mais cela va encore un peu plus loin lorsqu’elle danse sur le pont du bateau dans la même tenue, allant jusqu’à devenir un poil poétique et reposant, rien que ça !


Ledo, un personnage qui évolue

Le personne de Ledo est assez simple en surface avec son charisme de moule asthmatique en fin de vie mais c’est voulu car de base il faut le rappeler, Ledo est un militaire qui par essence ne laisse pas transparaître d’émotion ou d’humeur ! Il paraît au début tout simplement ennuyant mais petit à petit Ledo fait des efforts en tant qu’humain pour s’intégrer. La langue qu’il parle et celle des humains sur terre est différente mais heureusement osn aide artificielle parvient à effectuer la traduction mais Ledo commence à l’apprendre par lui même afin de ne pas être dépendant, il fait l’effort de s’adapter à une autre culture devenant au fur et à mesure plus humain ! En tant que soldat, il n’avait quasiment pas de conscience propre, il était simplement un outil que l’on utilise mais cela change et c’est un développement plutôt intéressant !

Ledo n’a jamais été seul, il pouvait en effet compter sur l’intelligence artificielle embarqué par son mécha qui veille sur lui et essaye tant bien que mal de le conseiller, une machine multi-fonction bien pratique dans de nombreuses situations ! Le duo homme/machine mérite lui aussi d’en parler un minimum car une intelligence artificielle de base ne sait pas se débrouiller seul mais apprend grâce aux situations qui se présentent en fonction de sa programmation et son développement se fait en parallèle de celui de Ledo !

Dans l’espace, seul la nourriture et l’oxygène ont une valeur marchande tandis que sur Terre l’oxygène est disponible gratuitement et en abondance. Ledo sera déboussolé de nombreuses fois mais heureusement qu’il peut compter sur Amy pour lui en apprendre plus sur le mode de vie et la culture terrienne ! C’est marrant de constater que Ledo peut être aussi décontenancé alors qu’il est techniquement l’homme le plus fort sur terre compte tenu de ses connaissances et technologies militaires ! Parfois, la connaissance reste la meilleure des armes, bien plus puissante que la force elle même.


Gargantia, un anime qui démarre tout doucement

Il faudra attendre la fin de l’épisode 6 voir le début du 7ème pour que l’anime commence enfin à prendre de l’ampleur et du sens ! Tout s’accélère subitement avec l’origine des Hideauzes qui est dévoilé et sans spoil, il est assez facile de deviner ce qu’il en est et la réponse sera d’ailleurs apporté explicitement un peu plus tard. Même si c’est légèrement téléphoné, ça n’empêche pas que je trouve ça plutôt bien pensé et amené ! La première partie de l’anime est calme, peut être un peu trop à mon goût même si elle apporte beaucoup à l’histoire mais la seconde période met carrément les bouchées doubles et apporte bien plus en très peu d’épisodes, du genre : un épisode pour l’évolution de l’homme, son devenir, son passé et la remise en question de Ledo par rapport à l’alliance galactique militaire à laquelle il appartient alors qu’il a toujours obéit sans jamais réfléchir. Autant la période dite « calme » prenait le temps de tout installer, la seconde va beaucoup trop vite même si elle reste très intéressante !


Gargantia, un anime qui fait réfléchir

L’un des autres aspects intéressant de l’anime reste son côté philosophique et les questions qui en découlent. Se battre est-il réellement nécessaire ? Une coexistence n’est-elle pas possible paisiblement ?! Le développement des personnages passent par plusieurs phases et diffèrent des individus. « Qu’est ce que le bonheur et est-il possible de l’atteindre ? » sont des questions que l’on se pose en regardant cette seconde partie et bien plus encore comme le fait de se fourvoyer sur le véritable sens du bonheur vu les définitions différentes (celle de l’armée et celle des humains). Ledo ne va pas tarder à être au pied du mur et devoir faire des choix par lui même pour devenir humain et libre de son propre destin !

« Celui qui réfute tout libre arbitre dévie de la définition d’être humain. »

La liberté est également une des réflexions proposé par l’anime, est-elle un bien ou un mal ? un frein au développement de l’humanité ou au contraire un besoin ? Encore une fois les deux styles de vies que sont le gouvernement autoritaire/militaire et celui humain sont mis en parallèle et la mayonnaise prend facilement ! Petit à petit Gargantia amène pas mal de sujets de réflexions que je trouve plutôt habilement mené même si cela va très vite. L’homme peut être un danger pour lui même, voir même LE plus gros danger !


Je n’ai pas encore évoqué la bande son alors qu’elle m’a pourtant à plusieurs reprises marqué car j’ai trouvé qu’elle collait particulièrement bien tant dans les moments de quiétude que dans les moments d’actions et de suspens. Pour moi une bonne bande son ne se démarque pas de l’anime quand elle est bonne mais plutôt quand on l’écoute ensuite à part. De mon côté je fais souvent attention au son donc ça m’a permis de la remarquer un peu plus que d’habitude. Ce n’était pas exceptionnel mais pas non plus mauvais !

Les bonus

Concernant les deux épisodes spéciaux disponibles sur le second disque, le premier est pour moi plutôt dispensable, n’amenant pas de réelle réflexion comme les épisodes de l’anime mais c’est vrai qu’ils permettent d’en apprendre un peu plus sur différents personnages et leurs rapports, ce qui est franchement agréable à regarder. Le second se permet même de se concentrer sur un personnage de l’alliance (Kugel) qui était l’instructeur/supérieur de Ledo et apporte un plus à l’histoire qui aurait très bien pu faire partie des épisodes réguliers de l’anime tout en faisant réfléchir à quelques points plus ou moins évoqués dans l’anime.

Il y a également un autre bonus en plus des deux épisodes spéciaux qui s’appelle « Petit Gargantia », ceux sont des épisodes au format court dans tous les sens du terme : durée d’épisode ou personnages chibi, histoire (de petite taille). Le ton est volontairement léger, drôle et fanservice. C’est un bonus qui n’est pas obligatoire mais il a le mérite d’être pas mal et de résumer l’histoire de l’anime, enfin par moment.


Enfin la fin de l’article

Sans être parfait, Suisei no Gargantia reste un très bon anime que je vous recommande de regarder si ce n’est pas déjà le cas car il pourrait vous surprendre sur bien des points. Personnellement, j’aime beaucoup quand un anime fait réfléchir, surtout quand il s’agit de condition humaine, de ce que nous sommes et ce qui nous caractérise. La force de Gargantia, c’est aussi son studio qui n’a pas lésiné sur la qualité et fournit une multitude de plans terriblement bien foutus, Production IG gère à merveille les déplacements de la caméra et les différents plans réussissant à eux seuls à transmettre des émotions aux spectateurs !

Si vous cherchiez un anime de combats entre mechas, vous pouvez passer votre chemin car ils sont plutôt rares même si plutôt sympas. Par contre, si vous souhaitez réfléchir un peu sur les différentes conceptions du bonheur et de la paix ainsi que notre société alors laissez vous tenter par l’aventure Gargantia qui sera a coup sur une bonne expérience avec sa galerie de personnages que je n’ai pas développé dans l’article ! Je suis juste un peu déçu que certains aspects n’aient pas été plus développé que ça comme par exemple les humains qui au départ en rencontrant Ledo ne veulent pas tous la paix mais lui piquer sa technologie ou encore le fait que l’anime ne s’attarde pas un peu plus sur la société dans l’espace.

Posté le 18 septembre 2015 à 14:00 par freedommaner

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